La profondeur de l'âme

Un samedi soir à Paris, moment propice où les âmes se croisent et se rencontrent, nos premiers regards se sont échangés sans suite particulière. J’étais trop occupé à faire la fête avec mes amis et profiter de ces rares coupures que m’offre la vie, une semaine de travail usante combinée à la routine qui s’installe dans mon quotidien me poussent en effet à profiter de mes proches.

La vie a voulu que nous nous retrouvions face à face 3h plus tard, assis autour d’une table, à partager une pizza. Premier instant de découverte de l’autre et premier sourire, s’en suit une longue chevauchée verbale où j’ai pris un réel plaisir à discuter avec elle. Une charmante jeune femme d’origine polonaise, parlant français avec un accent et un timbre de voix à faire frémir, et surtout, cette faculté à écouter et enchainer la conversation, une manière de rendre les choses naturelles. C'est-ce qui rend cette approche encore plus belle, rien n’a été provoqué, pas de calculs dans les mots que j’allais employer ou la façon dont j’allais me comporter, tout m’était dicté par une fluidité naturelle, comme si c’était écrit quelque part, comme si, au fond, je devais me rapprocher d’elle.

Passer un dimanche après midi chez soi est rarement agréable, surtout quand la pluie fait son apparition, je regarde les gouttes venir mourir dans mon balcon, le ciel grisâtre rend l’atmosphère mélancolique, mais elle est la. Des messages échangés tout au long de cet après midi, et encore des rires, une impatience à lire son prochain message, un sourire qui se dessine autour de mon visage, j’en oublie même l’environnement qui m’entoure, je suis en immersion avec elle, car elle était la, présente par ses mots et je me sentais, finalement, parfaitement à l’aise.

Je la voyais avec lui, mon meilleur ami, sentant qu’ils dégageaient tous les 2 quelque chose de bien, et j’avais envie de participer à son bonheur, faire en sorte de l’aider avec mes moyens, lui qui a toujours été la dans ma vie. Seulement maintenant, j’en viens à penser que la situation commence à changer, que cette fille m’apporte également des choses et me rend bien. L’écouter parler me transporte ailleurs, l’entendre rire m’apporte du réconfort, discuter avec elle est peut être devenu une addiction, alors j’aimerai en faire mon addiction. J’ai cette impression de ressentir pleinement les choses, moi qui suis sensible et qui vit à travers cette sensibilité, je suis touché, définitivement touché par cette personne. Je n’ai rien demandé, elle n’a rien demandé, mais au final nous avons su nous rapprocher, de façon naturelle et cette essence qui me baigne actuellement me pousse à la prolonger, laissez moi être ivre de bonheur et de vivre ce qu’il m’arrive.

Les mots se font rares pour décrire cet état d’esprit, parce que la vie est certainement trop bien faite, elle a compris qu’il fallait vivre ces instants plutôt que de la définir, alors je vis, je pense à elle, et peu importe l’issue de cette rencontre, mon cerveau ne dicte plus mes mots mais est remplacé par mon cœur qui part en roue libre, je suis conscient d’être en train de me perdre, je me perds dans mes sentiments, je me perds dans mes certitudes, et essaie tant bien que mal de les retranscrire ici.

L’appréhension me guette, je ne sais pas comment elle réagira face à cette lecture, je ne sais pas et je m’en fiche ! Je n’ai pas envie de vivre avec cette peur mais plutôt avec cette joie qu’elle me procure, son sourire ravageur et sa personne que j’ai envie de connaitre davantage, oui c’est ça ma vie, et c’est ça mon caractère, je veux la connaitre, je veux lui parler, je veux passer du temps avec elle, je veux et je veux encore faire de cette rencontre une belle histoire, saisir cette chance qui m’est tendue aujourd’hui et d’y aller, je suis prêt à écrire ma vie, je suis prêt à écrire ma vie avec elle, et le plus vrai dans tout ça, c’est que cette fille, c’est toi…